top of page
  • Writer's picturePatrick Maurus

édito juillet 2023: Mourir au travail ?

Les nouveaux horaires légaux de travail en Corée du Sud, sujets à de récents remaniements, reflètent-ils une évolution des conditions de travail ou une régression vers un système toujours plus oppressant pour les employés ?

©Johanna Chmakoff, 2023

Le syndicat KCTU a toujours été la cible des gouvernements de droite, l’actuel (Yoon Seok Youl) ne fait pas exception. Qui, pour noyer son chien, l’accuse évidemment de collusion avec la Corée du Nord. Par le plus grand des hasards, la KCTU a été en tête du combat pour empêcher le gouvernement de faire passer sa loi des 69 heures. Victime d’une descente de police en mars, au nom de la loi scélérate sur la sécurité nationale, qui permet de facto d’arrêter n’importe qui, et qu’aucun gouvernement « démocratique » n’a pu abroger. La Korean Confederation of Trade Unions (en coréen : Chŏn'guk Minju Nodongjohap Ch'ongyŏnmaeng), syndicat interprofessionnel revendicatif, est née au lendemain du Massacre de Kwangju, dans la clandestinité sous le nom de NCTU, et elle a été fréquemment réprimée, même après sa fondation officielle en 199O. Opposés au syndicat FKTU qu’elle considère comme pro-patronal, ses dirigeants sont régulièrement arrêtés et condamnés, comme Yang Kyeung-soo il y a à peine deux ans. Cela fait peu de bruit ici, tant il importe que la Corée du Sud reste dans le « monde libre » et passe pour un pays indiscutablement démocratique en face de l’ogre nord-coréen. La loi des 69 heures est une charmante idée qui a germé dans le cerveau du nouveau président d’extrême-droite. Elle doit permettre aux entreprises de pouvoir imposer un total de 69 heures légales et supplémentaires, au lieu de 52 (40+12) actuellement, ce qui était considéré comme un progrès. Le projet est actuellement gelé, et il faut préciser que les heures supplémentaires sont loin d’être toujours payées. Tout le monde s’attend à ce que le gouvernement soumette rapidement un nouveau projet. En Corée du Nord, la durée légale du travail est de 40h, sans tenir compte des périodes de production spéciales, correspondant à des mouvements d’émulation divers, non chiffrables.
bottom of page