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  • Writer's pictureMarion Gilbert

Decoding Korea

Les Jeux olympiques de Paris sont l’occasion pour la Corée du Sud de s’exposer à l’international. Le pays n’a pas seulement envoyé des athlètes de haut niveau rafler des médailles en tir à l’arc. Il a également mis en place de nombreux événements dans tout Paris pour surfer sur la vitrine mondiale qu’offrent les Jeux. La Maison de la Corée dans la capitale du 26 juillet au 11 août en est un bel exemple puisque les visiteurs bénéficient bien plus que dans les autres établissements nationaux créés pour l’événement d’expériences culturelles en tout genre. K-pop, maquillage, photobooth, spectacles, nourriture et alcool sont au rendez-vous.



©Lee Yongbaek, Angel-Soldier


La Corée du Sud a également misé sur l’art. Quelques expositions ont lieu cet été, dont notamment, « Decoding Korea », qui s’installe au Grand Palais Immersif du 26 juillet au 25 août.


L’exposition d’art vidéo rend hommage à Paik Nam June, le pionnier de ce mouvement. Opéra Spatial, son œuvre en trois volets, a marqué les années 1980. Le premier, datant de 1984 et intitulé « Good Morning, Mr. Orwell », a été diffusé simultanément dans plusieurs grandes villes, Berlin, Hambourg, Los Angeles, San Francisco et Séoul dont des séquences vidéo ont aussi été envoyées depuis Cologne et mêlant des performances en direct à New York ainsi qu’à Paris. Le troisième volet de l’Opéra spatial, « Wrap around the World », a été créé à l’occasion des Jeux olympiques de Séoul en 1988. Il s’agit de la plus grande œuvre satellitaire de l’artiste, puisqu’elle a été coorganisée par les chaînes KBS à Séoul et WNET à New York, faisant participer plus de dix

pays, dont Israël, le Brésil, l’Allemagne de l’Ouest, la Chine, l’Union soviétique, l’Italie et le Japon. Le lien entre art et sport étant au cœur de son travail, il n’y avait pas mieux que Paik Nam June pour une exposition d’art contemporain afin de faire écho à l’art sud-coréen durant les JO de Paris.



©Kang Yiyun, Finite


Les dix autres artistes exposés au Grand Palais Immersif, Lee Lee-nam, Park Junebum, Lee Yongbaek, Kwon Hayoun, Kim Heecheon, Ram Han, Roomtone, Kang Yiyun, Jung Yeondoo et Yeom Ji Hye offrent un panorama d’images spectaculaires sur la Corée du Sud d’aujourd’hui. La ville, la DMZ, la division, la surveillance, les jeux vidéo et l’écologie sont autant de thèmes abordés par le biais de vidéos impressionnantes, projetées sur les surfaces des murs, mais aussi des plafonds et des sols pour immerger le spectateur dans l’œuvre qu’il contemple, expérimente et vit. Les sujets peuvent parfois sembler redondants pour ceux qui s’intéressent déjà à ce pays, mais il n’en est rien.


La zone démilitarisée est abordée par le prisme de l’écologie. Kwon Hayoun a recueilli les témoignages de plusieurs Sud-Coréens après leur service militaire en vue de les porter à l’écran, accompagnés d’images de synthèse où l’on voit une nature vivante, mouvante et surtout magnifique dans l’œuvre « 489 années ». Ce n’est plus uniquement un endroit effrayant pour la jeune génération, mais aussi un espace où la nature a repris ses droits, et se nettoie peu à peu de l’empreinte de la guerre de Corée puisqu’il faudrait 489 années pour que le lieu soit dépollué des mines et autres armes laissées par le conflit.


Angel-Soldier, ©Lee Yongbaek


« Angel-Soldier », de Lee Yongbaek, est née à la suite de questionnements internes à l’artiste qui a vécu les manifestations de 1987 à Séoul. Cette œuvre phare de Decoding Korea a été exposée en 2011 à la biennale de Venise. Elle utilise le symbolique des anges et des soldats pour dépeindre de manière allégorique une transcendance entre les manières binaires de pensée en vue d’ouvrir de nouveaux espaces de réflexion. Les soldats couverts de fleurs font référence aux relations tendues et complexes entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, incitant à surmonter les dichotomies telles que la guerre et la paix, le naturel et l’artifice, le bien et le mal, la beauté et la laideur, l’unité et la multiplicité, etc.


©Kwon Hayoun, 489 years


Pour la suite, je vous laisse découvrir la Corée du Sud en la décodant par vous-même durant cette exposition gratuite qui dure jusqu’au 25 août.










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