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Édito Janvier 2022

Writer's picture: Manon Prud'hommeManon Prud'homme


En 2022, l'agenda politique français et sud-coréen coïncident : à l'instar des Français, les Sud-Coréens vont devoir élire un nouveau chef d'État le 9 mars prochain. Le président de la République de Corée est élu par scrutin uninominal majoritaire à un tour pour un mandat unique de 5 ans. Moon Jae-in, l'actuel président du parti démocrate n'est pas candidat à sa propre réélection. Deux candidats se démarquent : Lee Jae-myung (à droite de l'image), du parti présidentiel (더불어민주당) ainsi que Yoon Suk-yeol (à gauche de l'image) du parti d'opposition et conservateur, le parti du pouvoir du peuple (국민의힘).


Les primaires du parti démocrate se sont tenues le 10 octobre 2021. À l'issue des votes, Lee Jae-myung, gouverneur de la province du Gyeonggi et maire de la ville de Seongnam a récolté 50,3% des votes contre 39,1% pour son rival et ancien Premier Ministre, Lee Nak-yeon. Le candidat démocrate Lee Jae-myung s'est retrouvé mêlé à une histoire de corruption dans un projet de développement immobilier à Daejang-dong dans la ville dont il est maire. Alors que les Sud-Coréens sont plutôt mitigés quant au bilan du président Moon Jae-in, cette énième scandale politique pourrait bien lui coûter des voix lors de l'élection présidentielle.


Du côté des conservateurs, la primaire s'est déroulée le 5 novembre 2021. Quatre candidats étaient candidats, mais c'est Yoon Suk-yeol qui a remporté la primaire avec 47,9% des voix contre 41,5% pour son rival Hong Jun-pyo. Ancien procureur à la Cour suprême, Yoon Suk-yeol a participé en 2013 aux investigations sur le Service de renseignements national (National Intelligence Service, NIS), mais également à celles sur le scandale Choi Soon-sil en 2016 qui a conduit à la destitution de la présidente Park Geun-hye en 2017. Yoon Suk-yeol n'est pourtant pas exempt lui aussi de scandales. Lors d'un débat télévisé, le candidat est apparu avec le caractère "roi" (王) dans sa main gauche et s'est immédiatement retrouvé accusé d'être sous l'influence d'un conseiller spirituel chamanique, rappelant inévitablement l'influence de telles figures comme Choi Soon-sil sur l'ex-présidente Park Geun-hye. La femme de Yoon Suk-yeol est également soupçonnée d'avoir menti sur son CV, mais ce dernier a démenti en bloc toutes les accusations portant sur lui et son entourage.

Dans la tourmente, le parti du pouvoir peuple a décidé l'entière refonte du comité de campagne avant de finalement se raviser puisque le candidat Yoon Suk-yeol se trouve être en désaccord avec le chef du parti Lee Jun-seok, fervent défenseur des mouvements masculinistes qui gagnent du terrain chez les jeunes sud-coréens.


À seulement quelques semaines de l'élection, les deux candidats à l'élection sont au coude à coude dans plusieurs sondages, mais les différentes controverses et scandales semblent peser sur l'opinion publique et pourrait profiter aux autres candidats à l'élection présidentielle comme la candidate Sim Sang-jeong du parti de la Justice (정의당) ou Ahn Cheol-su du parti du Peuple (국민의당).



© Illustration de Julien Saint-Sevin Inspiration via Wikimedia Commons et Freepik

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